Semaine 3 : Blondinette au rapport !
C’est l’avant dernière semaine du voyage, et le programme s’annonce chargé. Toute l’équipe doit se mobiliser pour finir la mosaïque et ainsi attaquer la peinture finale. Alors qu’une équipe se charge de mettre la première couche sur les poutres intérieures, les autres mettent les bouchées doubles et collent les derniers morceaux de céramiques colorés.
Leurs couleurs redonnent un nouveau souffle à ces murs. Des enfants viennent même nous voir pour exprimer leur joie quant à la beauté de notre travail. Pas peu fiers, nous sommes heureux que notre travail leur donne le sourire. Le contact est désormais naturel avec les enfants ! Nous nous attaquons donc à des activités manuelles à nos risques et périls… La peinture sur T-shirt ! Nos partenaires nous avaient en effet donné des T-shirt blancs que nous avions eu l’idée de customiser. Ni une, ni deux, nous sortons toutes les tables dehors et nous nous attelons tous à la tâche. Les enfants sont appliqués, se salissent et rient. Tous veulent avoir leur nouveau vêtement, à leur effigie. C’est ainsi fiers de leur travail et dans un tourbillon de couleurs que l’activité s’est déroulée.
D’autres activités ont été mise en place pour faire travailler la motricité des plus lourdement handicapés, comme de la sculpture sur pâte à modeler. Pour continuer de stimuler leurs côtés créatifs dans notre objectif « d’art thérapie », plusieurs d’entre nous élaborent des ateliers musicaux ! Une guitare, une flûte, un seau retourné en guise de djembé et nous arrivons ensemble à jouer des morceaux. Les enfants tapent dans leur main d’un rythme parfois incertain, mais s’affirment à travers la musique. D’autres chantent, dansent ou écoutent simplement d’une oreille attentive. Chacun s’exprime dans une liberté artistique qui lui est propre, ces moments de vie créent une atmosphère conviviale. Cette semaine est un peu particulière car nous devons nous rendre dans l’orphelinat « Nuestra Casa » pour y effectuer notre donation. Il s’agit d’un orphelinat pour filles, âgées de 5 à 18 ans, ayant subies des violences sexuelles. Nous sommes très bien reçus et nous partageons de bons moments ensemble à travers des activités culinaires, artistiques ou sportives (elles sont vraiment très fortes au basket). Des moments qui s’avèrent passer trop rapidement… Le week end arrive déjà, et il est temps de découvrir une autre facette du riche paysage bolivien. Cette fois, direction le Lac Titicaca, Copacabana et La Paz. Ce n’est quand même pas le petit tremblement de terre qui a bouleversé la nuit de certains de nos aventuriers qui arrêtent notre équipe. Nous avons 14h de bus avant d’arriver au Lac Titicaca. Le froid est rude dans la campagne bolivienne, et certains aventuriers téméraires ont souffert de leur étourderie en omettant de prendre des vêtements chauds. Mais la récompense du levé du soleil sur le lac fait disparaître les traits tirés témoignant d’une nuit difficile, et laissent place à l’éblouissement face à ce paysage nouveau tant convoité.
Nous prenons le bateau pour aller sur «la Isla del sol» (l’île du soleil), sur laquelle des ruines incas subsistent. Un magnifique panorama s’offre à nous. Notre périple se poursuit avec un arrêt sur les « îles flottantes » où nous nous restaurons avec des truites pêchées par nos soins sous l’œil attentif du restaurateur.
Les plus téméraires d’entre nous mangeront même la queue et la tête du poisson (ce qui est courant en Bolivie). Le lendemain, certains dégustent les pop-corns géant vendues par les cholitas quand d’autres achètent quelques souvenirs pour ramener un bout de voyage en France. Les négociations sont de rigueur quand on sait que les prix sont doublés pour les étrangers. C’est là que nos compétences commerciales ont été mises à rude épreuve ! Les boliviens sont durs en affaires ! Nous partons à 4h du matin dans la nuit du dimanche, direction Tywanaku près de la Paz, où se déroule la cérémonie du nouvel an incas. Cette cérémonie consiste à accueillir l’énergie des premiers rayons du soleil de la journée à travers la porte du soleil. Chaque participant doit lever les mains vers le ciel pour s’octroyer un peu de cette nouvelle énergie. (PS : Pour les incas, nous sommes en l’an 5763 si mes souvenirs sont bons). Malheureusement, nous nous perdons dans la campagne bolivienne et nous sommes déjà en retard pour la cérémonie. Mais rien ne nous arrête, et des lamas le long de la route suffisent à nous remplir de joie. Chacun de nous s’essaye à une approche, redoutant le crachat d’un lama troublé par nos avances.
Nous achetons aussi du lait frais à un fermier habitant non loin de là. Nous arrivons finalement à Tywanaku. La cérémonie est finie, mais nous visitons tout de même le site où un parcours est élaboré au milieu des ruines. Nous quittons bientôt la ville pour nous rendre à La Paz. Sur notre route, nous faisons une halte avec des boliviens qui continuent de célébrer le nouvel an, dans une atmosphère musicales et plutôt enivrée. Certains d’entre nous s’essayent même à quelques pas de danse sous les regards amusés des autochtones. Nous arrivons à la Paz en fin d’après-midi dans le quartier du alto (le plus haut, et également réputé pour être le plus pauvre). Nous prenons le téléphérique surplombant les montagnes pour nous diriger au cœur de la ville. Nous visitons et assistons même à la relève de la garde ! Nous découvrons la ville de nuit et nous sommes époustouflés par toutes ces lumières que nous voyons depuis le téléphérique. Mais bientôt, il est temps de repartir pour attaquer notre ultime semaine à l’orphelinat et dans ce beau pays qu’est la Bolivie...