On our way to : AMAZONIE
Vint alors le weekend, et le départ matinal le vendredi. 7h n’avait pas encore sonné que déjà nous étions partis en direction de Chapare. Tous les membres de la délégation étaient de la partie, et une joyeuse ambiance retentirait bientôt dans le Mini-Bus une fois la guitare sortie de sa housse. Ainsi passèrent les premières heures de voyages, jusqu’à arriver à une belle cascade cachée et recouverte par la jungle. Nous allions nous y aventurer pour suivre son cours et voir jusqu’où nous pourrions descendre. Tout le long de la descente, c’est un paysage somptueux qui s’étendait sous nos yeux. D’innombrables collines recouvertes intégralement de végétation, voilà pour la plupart d’entre nous, la première vision de l’Amazonie. Une fois en bas, nous pouvions contempler le tracé du cours d’eau allant se perdre dans les profondeurs de la jungle. Pour les plus braves, c’était aussi l’occasion d’aller se mouiller, malgré la fraîcheur de l’eau.
Malheureusement, le temps passait, et nous étions loin d’être arrivés au terme de notre première journée. Nous devions reprendre la route pour rejoindre notre hôtel, situé près de Villa Tunari. Nous y passerions la nuit pour, dès demain, partir à la découverte de la région. La soirée s’acheva autour d’un verre, confortablement installés dans divers hamacs et canapés, à donner de la voix au rythme de la guitare. Le lendemain, samedi, le réveil fut encore une fois matinal puisque la plupart d’entre nous avaient rendez-vous à 8h pour une session de rafting sur la rivière à proximité. Pour les autres, la matinée se passerait dans un parc où les singes étaient à l’honneur. Il y est possible de rentrer physiquement en contact avec, si bien qu’il arrive que certains touristes imprudents se voient « déchargés » de leurs appareils photos, portables ou autres objets à portée des habitants de la forêt.
En parallèle, pour ceux qui avaient fait le choix du rafting, l’ambiance était plus sportive, et considérablement plus humide. Il s’agissait alors de lutter contre le courant, autant pour conserver sa trajectoire que pour éviter de tomber à l’eau. Mais c’était sans compter sur le comportement bon enfant des membres de la délégation, puisque tôt ou tard chacun se retrouva poussé à l’eau par son camarade de galère. Pourtant, s’il était une chose à retenir de cet épisode sportif, c’est sans nul doute le cadre magnifique qui nous entourait alors. A perte de vue, et depuis la rivière, nous pouvions contempler les collines vertes de végétation. Certaines se perdaient dans la brume tandis que d’autres en émergeaient à mesure que nous progressions. Nous nous abandonnâmes alors à ce paysage, tout en cherchant la moindre similitude possible avec les décors de films tels que Jurassic Park ou Avatar.
Une fois tous réunis, nous passâmes l’après-midi dans deux parcs bien distincts. Le premier s’apparentait à de l’accrobranche. S’y trouvaient plusieurs balançoires aux hauteurs variables. Allant de 2 à 18 mètres, un parcours à travers la jungle nous guiderait de balançoire en balançoire. Chacune étant plus haute que la suivante, nous ne tardâmes pas à nous confronter à des hauteurs vertigineuses. Pourtant, c’est sans doute l’avant-dernière balançoire, haute de 14 mètres, qui en dissuada la plupart. De fait, gravir une échelle aussi longue pour au final se jeter dans le vide afin de s’y balancer n’était pas le fort de tout le monde. Mais certains y parvinrent, et rééditèrent l’exploit à 18 mètres par la suite. Ensuite, nous nous rendîmes dans le dernier parc de la journée. Nous y vîmes plusieurs animaux de la jungle dans leur habitant naturel. Singes, tortues, boas et perroquets, voilà quelque unes des rencontres que nous fîmes. Malheureusement, la nuit ne tarderait plus à tomber, et nous avions encore à nous aventurer dans les profondeurs de la jungle pour dormir dans une cabane d’éleveur de poisson. Ce fut là une aventure aussi atypique qu’inimitable. La cabane était aussi rudimentaire qu’à souhait, sans confort ni eau chaude.
Nous dormirions à même le sol, éventuellement protégés par une moustiquaire et, pour les chanceux, d’une couverture. D’autres tentèrent leur chance dans le bus, la nuit y serait probablement plus douce. Mais avant cela, il était temps à presque 1h du matin, de prendre notre dîner. Au menu, du lama et du manioc ; une première pour nous tous. Le matin, nous nous levâmes en même temps que le soleil, vite réveillés par l’agaçant chant du coq. Aujourd’hui, pour notre dernière journée, nous pêcherions le poisson de l’éleveur qui nous accueillait. Pour nous nourrir, une dizaine suffirait. Naturellement, c’est depuis la berge que nous contemplâmes la scène. En vérité, l’idée d’aller se plonger dans une mare opaque ne séduit aucun d’entre nous, nous nous contenterions d’applaudir.
Une fois pêchés, il fallait nettoyer les poissons ainsi que les vider. Ce travail, seulement pour les volontaires, prit un certain temps mais bientôt, notre repas serait à cuir. En attendant, nous décidâmes d’aller rapidement se baigner dans la rivière qui coulait non loin de là. Préparer le déjeuner prendrait un certain temps, alors autant profiter de nos derniers moments en Amazonie. Ce fut aussi l’occasion de se laver, soit un luxe qui nous était interdit jusque-là. Au retour, nous découvrîmes un magnifique repas composé de riz, de manioc, de concombre et de poisson pêché le matin même. Un délice, et sans doute le dernier que ce voyage en Amazonie avait à nous offrir. Nous devions à présent rentrer, demain une nouvelle semaine débuterait et notre mission à l’orphelinat se poursuivrait. Ce fut grandiose et magnifique, ce fut mémorable et intemporel, ce fut l’aventure.